Message reçu de Nafissatou le 26 mars, elle nous annonçait un changement important :

« J’ai une nouvelle et une demande à vous faire, les gens de Diabo m’ ont envoyé une délégation pour nous présenter une demande de centre d’alphabétisation en langue  gulmancema pour leur village…. »


Tani Ogadou, réfugiée depuis deux ans à Binadéni suite à l’insécurité du centre de Yamba d’où elle s’était enfuie avec sa famille, a accepté ce nouveau poste. Les villageois gèrent son installation à Diabo  où elle sera logée avec sa famille.

Elle commence les cours avec 36 élèves dont 8 hommes.

Tani et bons débuts à Diabo. Nous avons la volonté de vous aider à vous installer au sec d’ici le mois de mai où la saison des pluies va débuter.

Nous lançons un appel aux adhérents et sympathisants de l’association car il faut aussi des fournitures pour les élèves. Merci pour votre fidélité. Amitiés.

Jean-Marc & Anne-Marie Bruel

Pour le Bureau de l’association

Karel le 23/03/2023

L’Harmattan fait rage depuis quelques semaines dans l’Est du Burkina. Il perturbe les conditions de vie des habitants du Gourma.

Nafissatou, l’enseignante responsable du Gourma, toujours en quête de solutions a trouvé refuge avec ses élèves dans les locaux paroissiaux pour que l’enseignement puisse être poursuivi.

Dans le centre du village de Binadéni, Marie et Tani sont, elles aussi, fidèles à leurs postes d’enseignantes en Gourmantchéma.

Le centre a bénéficié d’achats de fournitures

et les cours sont assurés du lundi au samedi, matin et soir.


Avant l’arrivée des pluies de mai à octobre, les enseignantes lancent un appel pour l’achat de tôles, de parpaings et de ciment pour l’amélioration de l’abri où sont dispensés les cours.

Ces nouvelles du bout du monde nous touchent tous beaucoup et nous savons que vous répondez présents à nos appels à la solidarité. Le Bureau de Zoodo vous en remercie par avance. Amitiés à tous.

Jean-Marc & Anne-Marie Bruel
Pour le Bureau de Zoodo

Le mardi 24 janvier, le monde a célébré la Journée internationale de l’éducation. Dans certaines partie du monde, force est de constater que ce domaine connait d’innombrables difficultés, constate Omar Sylla dans cette tribune. Au Burkina Faso, selon lui, le plus grand défi de l’éducation reste l’insécurité.

« Le Burkina vient de franchir la barre dramatique d’un million d’enfants affectés par la fermeture des écoles en raison de la crise sécuritaire » écrivait l’ONG Save The Children dans un communiqué datant de novembre 2022.

A ce moment-là, le pays venait tout juste de connaître son deuxième coup d’Etat en huit mois au motif d’une dégradation sécuritaire à enrayer. Investi le 21 octobre 2022 le capitaine Ibrahim Traoré s’était alors donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par des hordes de terroristes ». Justement, ce sont ces hordes qui prennent les écoles pour cibles depuis 2016.

Malgré les efforts des Forces de Défense et de Sécurité et des Volontaires pour la Défense de la Patrie, la situation des fermetures d’établissement scolaires a encore empiré comme en témoigne un rapport statistique en date du 31 décembre 2022. Selon ce document, publié mensuellement par l’Education en Situation d’Urgence (ESU), organe du ministère de l’éducation nationale burkinabé, le bilan de la situation des fermetures est catastrophique et affecte tout un pays.
Alors que 5574 établissements étaient considérés fermés en novembre 2022, pas moins de 679 autres fermetures sont venues ternir un bilan déjà bien inquiétant. Concrètement, la majorité des communes affectées par la crise sécuritaire est située dans le nord du pays, mais la situation s’étend progressivement aux communes plus au Sud et à l’Est. L’étau se resserre. Cela concerne d’ailleurs tout type d’établissement, des centres d’éveil et d’éducation préscolaires (CEEP), aux écoles secondaires en passant par les écoles primaires. Au total, ce sont déjà près de 24% des structures éducatives du Burkina Faso qui sont concernées ; En d’autres termes, cette situation affecte à présent 1 076 155 d’élèves.
Le mouvement semble empirer au fil des mois. Au 31 mai 2022, 4258 écoles étaient fermées, soit environ 17%. En décembre 2021, c’était déjà plus ou moins 13% pour 3280 établissements et un peu plus de 500 000 élèves. Le nombre d’établissements fermés et d’élèves affectés par cette crise sécuritaire a pratiquement doublé en un an. On peut s’interroger sur les conséquences à long terme de cette situation.
Au-delà de la lutte contre le terrorisme, contribuant à empêcher les fermetures ou à permettre les réouvertures, de plus en plus d’établissements ont été délocalisés, de même que les élèves ou les professeurs. Pour cela, le Burkina Faso a construit des espaces temporaires d’apprentissage. Les regroupements de niveaux ont également été expérimentés. Il s’agit de solutions alternatives permettant d’atténuer modestement les conséquences d’une situation dramatique. Cela reste peu satisfaisant. Car si le terrorisme demeure le premier frein à l’école au Burkina Faso, l’école est aussi le premier frein au terrorisme.
Il conviendrait, ainsi, d’aller au-delà des opérations de délocalisation ou de regroupement. Si rien n’est fait rapidement pour inverser la tendance, cela pourrait priver potentiellement plusieurs générations d’éducation et d’avenir…. L’éducation est un droit fondamental et le terreau du développement intellectuel.
Au-delà de la lutte actuelle contre le terrorisme avec des armes, l’éducation reste un pilier à ne pas négliger car c’est par elle que passe le développement d’une nation. Il s’agit d’un rempart au terrorisme de demain. Les études de l’ONG Save The Children démontrent à juste titre que les risques d’enrôlement dans les groupes terroristes augmentent drastiquement si les enfants sont déscolarisés. L’inverse est aussi vrai.
Une question reste tout de même en suspens : les moyens mis en place pour lutter contre la déscolarisation sont-ils réellement suffisants pour envisager l’avenir avec confiance ? L’avenir nous le dira.

Article publié ce 15 février 2023 dans Le Faso.net.

Zoodo le 22/01/2023

Nous recevons des nouvelles encourageantes de Dafra : l’abri pour les élèves en sureffectifs avance.

Les installations sont plus que sommaires, des semblants de pupitres sont improvisés avec des parpaings. Cependant Madame Sanou, la Directrice, gère courageusement cet établissement de banlieue populaire et des pupitres sont commandés et livrés dans la cour de l’établissement.

Nous tenons à l’assurer de notre solidarité. N’est ce pas ? L’association restera attentive à vos besoins et va essayer de vous soutenir dans les mois à venir. Amitiés.

Jean-Marc & Anne-Marie Bruel

 

 

Education : plus de 6000 établissements fermés en fin décembre 2022 en raison de la crise sécuritaire

 

Dans son rapport statistique mensuel de données de l’éducation en situation d’urgence du 31 décembre 2022, le Secrétariat technique en situation d’urgence assure, qu’au total 679 structures éducatives ont été fermées entre fin novembre et fin décembre 2022.

Selon le document le nombre d’élèves affectés par les crises sécuritaire, sanitaire et les catastrophes naturelles est passé de 977 187 en fin novembre à 1 076 155 en fin décembre 2022.

Ledit rapport précise également que la réouverture des établissements fermés est en chute, le nombre passe de 275 en fin novembre à 264 en fin décembre, soit une baisse de 11 structures éducatives.

Selon le même rapport le nombre des enseignants affectés est passé de 28409 en fin novembre à 31594 en fin décembre 2022 et les établissements d’accueil des élèves déplacés internes (EDI) est passé de 6 459 en fin novembre à 6 707 en fin décembre, soit une hausse de 248 établissements d’accueil des EDI.

Quant aux établissements délocalisés, le nombre qui jusqu’en fin novembre était de 315, est passé à 373 en fin décembre, soit une hausse de 58 établissements, souligne le document.

Le Secrétariat technique en situation d’urgence relève du ministère en charge de l’éducation nationale, il est chargé du développement des activités d’éducations en situation d’urgence.

Sidwaya.info

Par Wamini SIDWAYA -7 janvier 2023