Dans l’organisation de la vie des villages, les femmes détiennent un rôle déterminant en matière d’équilibre social.
Leurs attributions, leur rôle, leurs domaines de compétences sont régis par un code compliqué de comportements ancestraux lié à leur qualité de première, de deuxième, de troisième épouse, d’épouse de chef, de soeur aînée etc. Pour bien comprendre la place qu’occupe la femme dans la société traditionnelle burkinabée, il faut savoir que de tous temps les hommes ont été polygames. Actuellement, une femme mariée sur deux vit dans un ménage polygame. Si la monogamie est entrée dans les moeurs occidentalisées des citadins, elle reste la règle en brousse dans les familles animistes et musulmanes. A l’instar d’une cinquantaine d’autres pays dans le monde la polygamie est reconnue par la loi du Burkina Faso.
Dans les mariages arrangés, les femmes semblent s’accommoder tant bien que mal des co-épouses avec lesquelles elles partagent les lourdes tâches ménagères de la concession familiale. Ainsi à tour de rôle les femmes préparent le repas du mari qui passera la nuit avec celle qui est de corvée de cuisine. Cette vie maritale n’est pourtant pas de tout repos pour l’homme : si ses épouses ne s’entendent pas et se jalousent, elles lui organisent une vie d’enfer et si elles sont complices, elles le dupent et son autorité est mise à mal….
La femme burkinabé joue un rôle économique fondamental. Elle est vaillante, prévoyante et organisée. Qualités qui en font un pilier de la société, tant au niveau de sa famille ou de son clan que dans les domaines de la production et du commerce.
Quand des cours d’alphabétisation leur sont proposés, les femmes se montrent plus motivées et empressées à y assister que leurs maris. Leur courage et leur détermination forcent l’admiration des Européens qui les rencontrent. Générer du développement en faveur de leur émancipation est un travail gratifiant : Antoine Onadja et Ousmane Sanga, qui sont au service de cette cause, en témoignent eux aussi.